Lancement de la « COP » (« conférence des parties ») territoriale pour la planification écologique de Mayotte le mercredi 24 juillet 2024

Le mercredi 24 juillet 2024 matin s’est tenue la réunion de lancement de la COP territoriale pour la planification écologique à Mayotte, dans l’amphithéâtre du siège du Conseil Départemental, sous la co-présidence du Préfet et du Président du Conseil Départemental, avec la participation de nombreuses collectivités mahoraises et d’élus, ainsi que de la presse.

Qu’est-ce que la « territorialisation de la planification écologique » ?

Le 6ème rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) dresse un tableau très alarmant : même si les engagements actuels de tous les pays du monde sont respectés d’ici 2030, l’objectif de réchauffement global de 1,5 °C prévu par l’Accord de Paris (2015) reste hors de portée et celui de 2 °C nécessitera une réduction drastique des émissions de tous les gaz à effet de serre d’ici 2030. Si la hausse tendancielle actuelle se poursuit, les prévisions sur le changement climatique prévoient une hypothèse réaliste de « +4°C » à l’horizon 2100 et, en corollaire, une augmentation forte et constante de la hausse tendancielle des émissions de gaz à effet de serre, dioxyde de carbone (CO2) et méthane (CH4) en tête.

Les impacts du changement climatique concernent l’augmentation en fréquence, en intensité et en précocité des évènements climatiques rares (sécheresses et canicules marines, assimilables à des « incendies sous-marins », tempêtes, tsunamis…), la raréfaction de la ressource en eau (modification du cycle de l’eau), un accroissement de la vulnérabilité des écosystèmes et des populations, avec un impact sur l’alimentation, la santé et la mortalité. Certaines conséquences du changement climatique seront irréversibles avec, notamment, des pertes définitives de biodiversité.

Bref, la situation est grave mais il est encore temps d’agir…

La COP 28 qui s’est tenue fin 2023 acte la nécessité d’une accélération des efforts à fournir pour atteindre l’objectif d’un réchauffement de 2°C, à savoir, -55% d’émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 et la neutralité carbone en 2050, et aussi, la préservation de la biodiversité et la gestion des ressources.

Cette accélération s’est traduite en objectifs chiffrés sur lesquels la France s’est engagée. Ces objectifs ont été déclinés au niveau de chaque région. C’est ce qu’on appelle « la territorialisation de la planification écologique ».

Qu’est que les COP régionales ?

Le 25 septembre 2023, à l’issue du conseil de planification écologique, Emmanuel Macron a dressé les grandes lignes du vaste chantier de territorialisation de la planification écologique en définissant une trajectoire précise de réduction d’une partie de notre empreinte écologique et des objectifs par secteur à atteindre d’ici 2030. Elle doit relever 5 défis majeurs : la réduction des émissions de gaz à effet de serre, l’adaptation au changement climatique, la préservation de la biodiversité, la gestion durable des ressources et la réduction des pollutions.

Affirmant la transition écologique comme « une priorité absolue », la territorialisation de la planification écologique associe étroitement les territoires et tous les niveaux de collectivités car « une partie des leviers (…) relève de leurs champs de compétences ».
D’ailleurs, nombre de collectivités sont déjà engagées de longue date.

Déroulement de la COP
La COP comprend quatre étapes :

En pratique, la planification territoriale consiste, dans un premier temps, à lancer des conférences des parties (COP) régionales et, dans un second temps, à l’échelle infrarégionale, à mobiliser la nouvelle génération de CRTE, rebaptisés « contrats de réussite pour la transition écologique ».

La feuille de route régionale à l’horizon 2030 matérialisera le choix des engagements pris par le territoire et par secteur. Au niveau national un Secrétariat Général à la Planification Écologique (SGPE) rattaché au Premier Ministre accompagne sur le plan méthodologique la démarche, en fournissant notamment outils et données de référence.

A Mayotte

À Mayotte, depuis plusieurs mois, l’adjointe au Directeur de la DEALM, Mme Frédérique Terzan, nommée secrétaire générale de la COP territoriale par le Préfet, entourée de trois référents thématiques (Chloé Mbutom du SGAR, Thibault Callé de SEPR, Maxime Jebali du SIST) travaillent en « mode projet » pour initier la démarche dans le département et échanger avec le Conseil Départemental, les autres collectivités locales mahoraises et d’autres services de l’État (DAAF, DEETS…).

Ainsi, Mayotte a donc lancé officiellement sa COP territoriale le 24 juillet dernier.

La démarche va permettre de mettre en avant les enjeux auxquels notre territoire est confronté pour réussir sa planification écologique : gestion durable des déchets, protection des mangroves, mise en valeur de la barrière récifale, verdissement des flottes de véhicules, le 1er travail consistant en l’identification des leviers qui participeront à une planification écologique territoriale ambitieuse et adaptée à Mayotte.

Différents témoignages, notamment de la Mairie de Mamoudzou pour la présentation de son « plan propreté », ont illustré de manière concrète le niveau d’engagement des acteurs du territoire dans la transition écologique.

Enfin, des messages forts ont été adressés aux participants et aux habitants de Mayotte, par le Préfet et les élus, appelant notamment à un plus grand sens des responsabilités dans certains comportements individuels (tri des déchets, usage de l’eau tel que pour le lavage des véhicules automobiles en période de restriction, …), et à des actions collectives à la fois ambitieuses et réalistes, s’appuyant sur les richesses naturelles et les atouts de notre territoire.

Prochaine étape : des groupes de travail thématiques en novembre 2024, associant l’ensemble des parties prenantes (collectivités, institutions et organismes locaux concernés, associations, entreprises, OS…).
L’équipe-projet est pleinement mobilisée pour assurer le succès de la démarche, avec l’élaboration d’ici la fin de cette année 2024 d’une feuille de route partagée à l’horizon 2030.

Les avis et remarques de chaque agent de la DEALM sont les bienvenus pour enrichir et soutenir cette démarche, et la valoriser auprès de la population mahoraise.
Nous mettrons à cet effet une boîte à idée dans le hall. Par ailleurs, nous attendons de chacun un comportement responsable (lumière, clim, usage de l’eau, etc.) afin de s’inscrire dans cet effort pour sauver notre planète.

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